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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 20:32

 

 

Pic de l'Enfer, ou Infern, 2869m,

boucle en 2 jours à partir du village Prats Balaguer.

Environ 1900 m de montée au total (727 + 1200) avec également une distance horizontale assez grande.

Compter 9 à 10 heures pour le deuxième jour (courtes pauses incluses.)

 

Superbe circuit de crête, un des plus beaux de la région, donc décrit dans la plupart des guides sous une des variantes possibles. Une partie de cette crête est commune avec la HRP (Haute randonné pyrénéenne.)

(Voir à la fin pour les variantes et les références.)

 

On y croise trente Espagnols pour un Français, en raison d'une plus grande proximité des véhicules côté Catalogne (Nuria et Ull de Ter), alors que côté français ce secteur est plus éloigné, plus difficile d'accès, à faire au mieux en deux, voire trois jours, ou en rayonnant à partir d'un bivouac, au refuge ou plus haut près des lacs.

 

Niveau : randonneurs expérimentés en montagne (souvent hors sentier, éboulis, blocs, couloir, quelques passages où il faut mettre les mains).

 

Accès : RN 116, Fontpédrouse, prendre direction Prats Balaguer jusqu'au village. A l'entrée du village, rue de l'église à gauche, passer devant l'église isolée : piste avec panneau précisant « en mauvais état » (automne 2012). Au deuxième virage, Laisser à gauche une piste interdite et suivre à droite les 5 km de la piste qui passe devant les ruines d'un château, franchit un passage canadien (anti-vaches) et passe rive gauche à 1420m, puis revient rive droite à 1600. terminus à la retenue d'eau, mais la zone à gauche est interdite. Se garder à droite, une dizaine de places le long du sentier.

5 km de piste, difficile comment ? Ce jour-là, il y avait des 4x4, deux Partner dont le mien, mais aussi une 206 et un combi Volkswagen, et une moto trail. Faisable donc, mais c'est vrai qu'elle est mauvaise, à chacun de voir.

 

Téléphone :

On peut téléphoner de la retenue d'eau en fin de piste, probablement parce qu'on est en vue directe de Pyrénée 2000. Egalement du col Mitja. Pas de téléphone au refuge de Carança, mais les SMS passent d'un peu plus haut (du moins par beau temps). Pas de téléphone du pic de l'Enfer mais les SMS passent là aussi (SFR), pas essayé par mauvais temps !

 

Vue Google earth orientée Nord-sud :

Google earth-5

 

Premier jour : de la retenue d'eau (1640) au refuge de Carança (1830) en passant par le Col Mitja (2367).

 

On peut prendre la piste, tourner à gauche au premier virage (donc ne pas franchir la barrière de la piste qui remonte au sud la vallée de la Riberola vers le refuge de l'Orri):

SDC12718-3

On peut aussi attaquer la pente direct à l'est de la retenue d'eau, on voit très bien la future piste à flanc de montagne qui s'oriente d'abord nord , puis ramène dans l'axe du col Mitja après une épingle à cheveux. Au fond, la vallée du retour le lendemain :

Nota : Je me suis rendu compte une autre fois que c'est plus direct de prendre le GR 10 plutôt que de suivre les lacets de la piste comme je l'ai fait et indiqué ! C'est néanmoins idéal pour avoir une vue dans l'axe d ela vallée. Dès la retenue d'eau, Il fallait continuer quelques minutes de plus au sud-est jusqu'à la cabane d'Aixeques, comme indiqué sur la carte...

SDC12722-4

Le col Mitja :

SDC12724-3

 

Abandonner la piste dans un virage (repérer le cairn sur la piste à notre gauche), et suivre le GR10 qui monte directement, en la croisant plusieurs fois.

 

Collet avec abri de berger, après quoi on a vue directe sur le Col :

SDC12726-2

SDC12728-2

 

Sortie d'eau par tuyau enterré, donc probablement potable (?):

SDC12729-2

 

Le sentier coupera une ou deux fois la piste à nouveau:

SDC12730-2

 

L'étonnant col Mitja, avec sa forme en berceau ou hamac, si reconnaissable de loin depuis la Cerdagne :

SDC12737-2

 

A la descente, le sentier coupe souvent la piste, mais bof, on peut aussi bien suivre la piste.

 

Refuge de Carança, gardé (jusqu'à mi-septembre), 30 places à l'étage en un seul dortoir (superposés 3 par 3). Pas de téléphone, ce qui rend les réservations compliquées, par répondeur et SMS je crois, voir le site. En cas de saturation, ils ont quelques tentes de dépannage à louer. Vaste zone de bivouac autour du refuge et de la rivière, toilettes sèches remarquables que le refuge laisse à disposition des campeurs, dans l'intérêt de ce site très fréquenté, qui cumule GR 10, sortie des gorges et pêcheurs.

Pas de téléphone, mais en remontant dix minutes la piste du col Mitja, les SMS passent (pas vérifié par mauvais temps...)

 

ici, l'âne Fricotin qui semble désirer quelque chose, lui qui trime pour amener la bouffe au refuge (ainsi que l'hélicoptère, seuls moyens de transport jusqu'à cette vallée.) :

SDC12738-2

 

 

Deuxième jour : On attaque le dur !

 

Jusqu'à la crête, le sentier est clair, cairné, et c'est finalement simple même au jugé, mais par brouillard, on doit facilement hésiter avec cette succession de laquets et de replats, et rater les cairns.

Remonter la vallée de la Carança, d'abord en s'éloignant de la rivière, puis en s'en rapprochant lorsque la vallée se resserre et qu'il y pas mal de rochers en face de soi (vers 1900 m).

Passer au-dessus d'une petite cascade (2090 m)

replat marécageux de Planell de la Basse, avec cabane de la Basse

SDC12741-2

 

 

 

L'Etang bleu , rive droite également:

SDC12743-2

 

 

Voilà "le vrai lac" tant attendu, L'Etang, l'Estany ou le lac de Carança : (2264 m)/ On traverse (le déversoir, pas le lac!) pour passer rive gauche (flèche) :

SDC12744-2

 

 

On traverse encore une fois, un laquet plus ou moins à sec.

 

Goulet rocheux, avec un groupe d'Espagnols qui descendent :

SDC12751-2

 

 

On atteint l'Etang noir par son nord-ouest, et c'est là que deux itinéraires se séparent . Pour rejoindre la crête par le Col de la Vaca (ou col de la Carança, 2725), suivre le cairn à droite de l'étang Noir (la flèche qui monte à gauche de la photo), plein sud jusqu'à l'Etang bleu, qui est le dernier lac (confusion possible : sur les cartes espagnoles il s'appelle je crois Estany bleu, comme celui qui est avant Carança).

SDC12754-2

Vu du sommet, on voit globalement le parcours entre le lac Noir et le col de la Vaca (flèche en haut de la photo), en passant par l'étang Bleu. Flèche du bas, le couloir :

SDC12761-2

 

Pour la voie directe vers l'Enfer (le pic, hein..., pas l'autre), on peut indifféremment contourner le lac Noir par la droite ou la gauche, il faut se diriger vers l'est, vers une espèce de muraille qui semble réservée à l'alpinisme ou à la grimpe... 40 minutes depuis le lac Noir. A vrai dire, si je n'avais pas lu cet itinéraire (totalement hors sentier), je n'y aurais jamais pensé. Viser la grosse tache verte au milieu de la paroi - et y chercher le meilleur passage  :

SDC12752-2

Pour y aller, on passe d'abord une cuvette qui peut être à sec, en dérangeant la harde :

SDC12757-2

On vise un couloir d'éboulis, très raide mais sans difficulté (du moins à la montée), sous réserve :

d'avoir déjà fait un couloir pentu,

de savoir deviner le meilleur chemin (en gros c'est zigzaguer là où il y a le plus d'herbe, ce qui forme une tache verte visible de loin)

de faire gaffe aux chutes de pierres si on passe en groupe.

 

Il y a plusieurs itinéraires possibles sur ce ou ces couloirs, qui aboutissent plus ou moins tous au col 2737. Une fois sur la crête, on va à gauche vers l'arête sommitale :

SDC12770-2

 

Au passage, on a vue sur le Géant (2881, flèche de gauche) et le Fresers (2835, flèche de droite). A mon grand étonnement, il y avait pas mal de silhouettes qui gigotaient sur l'arête entre le Fresers et le Pic des Gours, mais ça longe une sorte de falaise et ça doit être un peu craignos pour de la rando... plutôt de l'escalade :

SDC12760-2

 

Voilà, le Pic de l'Enfer, et de nombreux diablotins de passage, vu la météo de ces deux jours, le « grand beau ».

A ce sujet, avec les années, certains deviennent de véritables gourmets, voyageant de château en relai avec le guide des restaus sous le bras, exigeant la qualité ; eh bien, en montagne, c'est pareil : exigeons le beau temps !

SDC12767-2

 

Et c'est parti pour la longue et superbe crête frontière, une boucle magnifique qui évite de redescendre le couloir, très déconseillé à la descente), alternance de pics et de cols, où on mettra les mains une ou deux fois maxi. Le sentier de chèvres passe souvent flanc sud, bien moins abrupt que le flanc nord visible ici :

SDC12774-2

 

On finit par rejoindre le col de la Vaca d'où la descente est possible pour faire une boucle et rentrer par la vallée de Carança. Voir la photo plus haut.

 

On continue la crête jusqu'au Col des Neuf-croix (Nou Creus), facile à reconnaître grâce à … neuf croix. Ce serait différent s'il était situé entre le pic des huit croix et le pic des douze croix, par exemple, mais là non !

De ce col, on a vue sur le village catalan de Nuria. Un sentier part au nord depuis les neuf croix et descend dans la Fosse du Géant :

SDC12778-2

 

 

 

On peut aussi revenir à côté au pic surmonté d'un piolet (pas de photo), continuer plein nord jusqu'à dominer « un formidable à-pic » comme dit mon bouquin, je n'en sais rien je ne suis pas allé voir ! Mais effectivement, on a une large vue dans l'axe de la vallée de Carança :

SDC12780-2

Reprendre sud-ouest pour descendre progressivement la Fosse du Géant:

SDC12775-2

On passe un goulet qui débouche sur une autre fosse. On peut éviter de descendre le fond de la petite dépression en restant sur le flanc gauche pour rejoindre le nord de la crête séparant la vallée de Carança de celle de la Riberola (ou Orri, Prats Balaguer), où se trouve le col  ( c'est la flèche verticale):

SDC12785-2

Toute la descente depuis la crête jusqu'au col :

SDC12787-2

Ce col, c'est le Pas del Porc (2591 m) qui descend à l'ouest dans l'autre vallée. Il y a un balisage jaune.

Mon bouquin indique « couloir raide mais sans difficulté  en absence de neige et d'humidité », mais je dirais plutôt assez sportif (plus que la cheminée du Canigou, à titre de comparaison) et finissant sur des blocs d'éboulis à franchir... Vue depuis l'ouest :

SDC12789-2

Après, le chemin est encore long.

Confluent de ruisseaux 2332 m. On passe rive gauche, chercher progressivement un chemin de plus en plus cairné, mais attention de ne pas rater les changements de rive (3 je crois) avec la fatigue, si on les rate, on est mal :

SDC12791-2

SDC12793-2

 

Après le refuge de l'Orri, la large piste rive rejoint la retenue d'eau :

SDC12794-2

 

 

Variantes :

Sur la même boucle, je me demande s'il n'est pas préférable, plutôt que ce Pas del Porc très raide, si ce n'est pas plus confortable de continuer la crête jusqu'au GR 36 (au nord des Nou Fonts) voire après le pic d'Eyne, même si ça rallonge, mais je n'ai pas la réponse.

 

On peut aussi faire le même circuit dans l'autre sens. La grosse journée sera la première, et le couloir sous l'Enfer devra être descendu, faisable mais délicat.

 

La piste de Prats Balaguer étant mauvaise, sans 4x4, on peut partir à pied de Prats Balaguer par un sentier qui débute au début de la piste peu après l'église, et monte progressivement, mais ça rallonge d'environ une heure à l'aller et au retour, mais il faut retrancher le temps perdu à faire en voiture cette mauvaise piste.

 

Compte-tenu aussi que le sentier de retour dans la vallée de l'Orri (Prats balaguer) passe plusieurs fois sur des blocs d'éboulis, pas facile avec la fatigue et qui ne plaisent pas forcément...je conseillerais finalement l'accès par les gorges de Carança, aller et retour. Ou encore bivouaquer assez haut et faire ce long secteur des crêtes par tronçons, probablement la solution la plus confortable.

 

La boucle décrite ici est certes splendide et par moments peu fréquentée, mais à faire en toute connaissance de cause, et impérativement par beau temps si on ne connaît pas l'itinéraire.

 

Sources :

Une boucle depuis l'Orri, Noufonts et retour par le Pas del Porc est décrite dans « 100 randonnées dans les Pyrénées-Orientales », de Véron, éd. 1990 et probablement dans les suivantes. De même que le pic de l'Enfer depuis Carança.

 

 

La HRP, de Eyne à l'Ull de ter, passe donc au Nou Fonts, au pic des Neuf-Croix, au Pic de la Vache. (mais pas à l'Enfer) (la HRP, éd. du CAF).

 

Le Pic de l'Enfer par Carança est décrit dans la collection Guide rando, « Pyrénées-Orientales »,

de JP Siréjol

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commentaires

V
Un petit bonjour des randonneurs du GR10 que vous avez croisés au refuge de la Carança.<br /> Suite à vos conseils, nous étions partis pour nous écarter du GR10 et réaliser l’ascension du Mont Canigou. Le gardien du refuge Les Mariailles nous a déconseillé de franchir la cheminée avec nos<br /> sacs. Nous avons donc opté pour la sagesse et avons emprunté les crêtes du Barbet. La brume nous a privé d’un paysage visiblement réputé pour sa beauté. Après 8 jours de marche dans les Pyrénées<br /> orientales, nous sommes définitivement tombés sous le charme de la région et nous nous sommes promis de revenir, franchir enfin le sommet mythique des catalans, découvrir le Pic de l’Enfer, la<br /> route des crêtes ou encore les Pyrénées Espagnoles.<br /> A bientôt au croisement de deux sentiers de randonnées.<br /> <br /> Vanessa & Ludovic
Répondre
P
<br /> <br /> C'est marrant d'avoir des nouvelles, Le plus souvent on ne fait que croiser les gens. Le gardien a été de bon conseil en corrigeant les miens... J'avais oublié qu'en randonnée de plusieurs jours,<br /> le sac est bien plus lourd et encombrant et risque d'entraîner en arrière dans les passages délicats ;  je n'ai pas porté ce poids depuis plusieurs décennies... Si j'ai bien compris, vous<br /> avez quand même contourné le Canigou par le sud et fait le Barbet avant de retomber sur le refuge des Cortalets, ce qui est déjà une belle variante haute montagne du GR 10. Si vous voulez des<br /> renseignements l'an prochain, j'essaierai d'être plus avisé ! Le bonjour.<br /> <br /> <br /> <br />